Délégation académique au numérique éducatif

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Le pilotage numérique de l’académie de Créteil et les élèves en situation de handicap

Article mis à jour le 29 juin 2023

Le Service public du numérique éducatif

Le numérique permet de progresser dans la prise en compte individualisée des besoins spécifiques des élèves et de mieux différencier les pratiques pédagogiques. C’est pourquoi le développement des ressources pédagogiques accessibles aux élèves en situation de handicap est au cœur de la stratégie du ministère pour faire entrer l’École dans l’ère du numérique.

Le Service public du numérique éducatif, créé par la loi pour la refondation de l’École, compte parmi ses missions la prise en compte des besoins spécifiques des élèves qui sont en situation de handicap ou qui rencontrent des difficultés dans leurs apprentissages.

Le handicap et le numérique : une priorité pour l’académie de Créteil.

C’est dans ce cadre ministériel que l’académie de Créteil s’est fortement engagée, dans la réflexion et l’expérimentation pédagogique de l’usage du numérique afin de faciliter l’accès aux apprentissages scolaires des élèves en situation de handicap.
Le numérique n’est pas une fin en soi, ni une solution miracle, ce n’est qu’un moyen parmi d’autres pour apprendre. L’intérêt de la réflexion de l’académie de Créteil porte sur la plus-value que peuvent apporter ou pas ces outils et supports. Cela n’élimine pas les manuels classiques ni la production d’écrit, ni les supports classiques mais cela les complète, les enrichit.

Depuis l’année dernière, un groupe de travail pluri-catégoriel pour l’Adaptation scolaire et la Scolarisation des élèves Handicapés (ASH) 1er et second degré et numérique a été créé, porté par l’ASH académique et la Délégation Académique au Numérique Educatif (DANE), groupe auquel participent plusieurs partenaires de l’Education nationale :
 l’Institut National Supérieur de formation et de recherche pour l’éducation des jeunes Handicapés et les Enseignements Adaptés (INS-HEA) ;
 CANOPE (ex CNDP : Centre National de Documentation Pédagogique)
 le Centre Régional Autisme Ile-de-France (CRAIF) ainsi que des enseignants, des formateurs et des cadres.

Les objectifs de ce groupe de travail sont :
* Innover/expérimenter
* Veiller, diffuser, mutualiser et animer autour des ressources numériques au service des élèves en situation de handicap en utilisant des supports spécifiques (Twitter, site académique)
* Expertiser
* Produire des contenus.

Depuis l’année dernière, plusieurs expérimentations sont en cours et testées dans un certain nombre de classes et dispositifs spécialisés, par des enseignants non spécialistes du numérique.

Les diverses expérimentations en cours.

* Expérimentation de logiciels et d’applications
Différents logiciels et applications classiques que l’on trouve sur les tablettes en général et sur le marché du numérique ont été expérimentés dans les classes qui utilisent des tablettes numériques. Les objectifs sont de mesurer la plus-value pédagogique apportée par ces supports et de rédiger des documents simples à mettre à disposition de tous les collègues souhaitant se lancer dans l’utilisation de ces nouveaux supports.
* Expérimentations en partenariat avec plusieurs entreprises

CLIS TAB

Le projet Clis’tab porte sur 9 CLIS (Classes pour l’Inclusion Scolaire) de l’académie, concerne l’utilisation de tablettes numériques tactiles pour des élèves scolarisés en classe pour l’inclusion scolaire (CLIS). Il s’adresse à des élèves atteints de troubles cognitifs.

L’objectif
Il est de travailler sur le potentiel pédagogique de l’utilisation de tablettes tactiles et de ressources numériques pédagogiques adaptées dans ces classes.
La tablette a été rapidement adoptée par les élèves grâce à sa facilité d’utilisation (interface tactile) et a permis une adaptation aux difficultés de motricité fine (absence de stylo).
Enfin, les fonctionnalités d’accessibilité comme la synthèse vocale, l’agrandissement du texte, et la simplicité d’utilisation des ressources multiplient les canaux d’apprentissage.(Voir photo de couverture)

Les spécificités
L’élève dispose de sa tablette en classe mais également chez lui, pour poursuivre les activités pédagogiques, ce qui permet d’associer les parents aux progrès de leur enfant.
Les résultats sont très intéressants et montrent que les élèves ont une utilisation intuitive de ces supports et les choix pédagogiques des enseignants confirment l’intérêt en termes de facilitation des apprentissages dépassant largement le simple outil.

Logiciel pour malvoyants

Il s’agit d’un logiciel permettant à l’élève de zoomer ou de traiter l’image afin de l’adapter à sa vision. Il peut, par exemple, inverser les couleurs, les changer, améliorer le contraste ou la netteté. Un mini-scanner permet de numériser des documents écrits dont les caractères sont trop petits. L’élève peut également utiliser la synthèse vocale pour lire des documents ou naviguer dans l’ordinateur. La synthèse vocale rend également plus aisée l’apprentissage d’une leçon ou d’une poésie. Ce logiciel permet également d’enregistrer la totalité des informations inscrites au tableau par l’enseignant ce qui libère l’élève de la prise de note. Par ses fonctionnalités, ce logiciel convient donc aux élèves malvoyants, DYS (pour dyslexiques, dyspraxiques, dysorthographiques…) et malentendants.
Ces matériels sont expérimentés dans plusieurs classes de l’académie.

Robot et CLIS

Cette expérimentation consiste à voir ce que peut apporter dans une CLIS un robot humanoïde auprès d’élèves ayant des troubles de la fonction cognitive.
Les principaux axes sont le développement des compétences sociales de l’élève, le développement du sentiment de sécurité dans les apprentissages et la facilitation de l’inclusion notamment via des projets partagés avec les autres classes autour de ce robot.

Twictée en Unités Locales d’inclusion Scolaire (ULIS)

Une invention de l’académie de Créteil par un conseiller ASH pédagogique du 77
Le concept est simple : des professeurs, qui ont créé un compte Twitter pour leur classe, se mettent d’accord pour soumettre une phrase de dictée à leurs élèves. La phrase doit être courte. Les enseignants décident entre eux les points d’orthographe à approfondir lors de cette dictée.

La première partie de la dictée se déroule de la manière la plus classique qui soit. Les élèves écrivent sur papier leur phrase, chacun de leur côté. Ils se regroupent ensuite en groupe d’environ huit élèves pour confronter leurs versions. Ils doivent ensuite se mettre d’accord sur une phrase, jugée sans erreur, à envoyer à une classe qui possède elle-même un compte Twitter. Les phrases sur lesquelles se sont mis d’accord les élèves ne sont pas partagées publiquement sur Twitter. Généralement, elles sont envoyées par message privé.

Actuellement plusieurs ULIS expérimentent cette nouvelle façon de travailler l’orthographe.

Auteurs de l’article :

Madame Derrien Pascale, Inspectrice de l’Education Nationale, Conseillère technique pour l’adaptation et la scolarisation des élèves handicapés au rectorat de Créteil.

Daniel Guillon-Legeay, chargé de mission, community manager DANE Créteil