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Utiliser le smartphone des élèves en SVT

TraAM MOBILITÉ dans l’académie de Créteil 2012-2013

Article mis à jour le 29 juin 2023

Les potentialités offertes par les outils mobiles, téléphones intelligents notamment, sont considérables à tous les niveaux : accès aux ressources, communication, production de contenus, articulation des différents temps et espaces, mutualisation, évaluation, expérimentation, augmentation de la réalité. En outre, l’utilisation des téléphones permet à l’école de porter ses valeurs éducatives dans une sphère souvent délaissée. En permettant aux élèves d’utiliser leurs outils mobiles, le professeur est mieux à même de les éduquer à un usage responsable. C’est dans ce contexte, dans l’optique d’un enseignement au et par le numérique, que l’académie de Créteil a proposé pour l’année 2012-2013, un travail académique mutualisé (TraAM) sur le thème de l’usage des téléphones intelligents dans le cadre des sciences de la vie et de la Terre. Une équipe de quatre enseignants a exploré différentes pistes d’utilisation et observé le comportement des élèves. Ce travail d’innovation et de réflexion fait aussi partie des actions menées par la commission mobilité du pôle numérique de l’académie. Un point d’étape de l’expérimentation est publié sur le site de SVT de l’académie. Cette production sera enrichie par d’autres retours d’usages en 2013-2014.

Les difficultés rencontrées

Le téléphone portable est devenu un outil de la vie courante. Bien que plusieurs études montrent le fort taux d’équipement des jeunes, il n’est pas mis à profit dans les établissements à des fins éducatives. L’UNESCO parle “d’opportunité manquée” et pointe la nécessité d’éduquer au lieu d’interdire : “l’ignorance ou le bannissement des téléphones n’empêchent nullement les jeunes de s’en servir ... ils empêchent les éducateurs d’apprendre aux élèves à s’en servir d’une manière responsable.”

Si l’interdiction de l’utilisation des téléphones est stipulée en collège par le code de l’éducation (Code de l’éducation - Article L511-5), celle-ci est laissée à l’initiative des établissements en ce qui concerne le lycée. Les réalités sont donc variables mais il faut bien noter que l’interdiction reste la règle. Plusieurs établissements ont par exemple refusé que leurs professeurs expérimentent l’usage des téléphones dans le cadre du TraAM. Le smartphone serait le fléau des préaux. Il reste un sujet sensible !

Lorsque l’équipement est suffisant, le problème de l’hétérogénéité des équipements se fait sentir. Les divers systèmes d’exploitation ne permettent pas l’accès aux mêmes applications ou ne proposent pas d’applications équivalentes. La disparité des forfaits est aussi un obstacle. Très souvent, les forfaits des élèves offrent l’envoi illimité des SMS mais ne permettent par l’accès à internet via la 3G. Les élèves ont pour habitude d’utiliser les bornes Wifi pour se connecter au Web, mais que faire si le Wifi n’est pas disponible dans le lycée ? Les enseignants ont parfois contourné le problème en partageant leur connexion, mais certains opérateurs facturent ce service.

Le smartphone, un couteau suisse numérique…

Mémoriser et prendre des notes

Avec la très grande majorité des téléphones mobiles, même parmi les appareils d’entrée de gamme, il est possible de prendre une photo, une vidéo ou d’effectuer un enregistrement sonore. Autant de fonctionnalités qui permettent de compléter les notes faites sous forme de texte. Ainsi les élèves ont enregistré des conférences ou les commentaires de leur professeur au cours des sorties pédagogiques. Certains ont pris des clichés du tableau, de leur expérience ou de "l’objet" étudier… Disponibles en permanence, les éléments capturés peuvent être consultés à tout moment. Ils participent donc à la réactivation des connaissances et facilitent ainsi la mémorisation. Ils permettent également de ne pas encombrer de détails la mémoire et d’aller à l’essentiel. La nature variée des médias a l’avantage de solliciter les différents types de mémoire. L’élève est l’auteur du document, il est l’acteur de son apprentissage.

Le smartphone peut également servir dans le cadre d’un entraînement à la prise de notes.

Communiquer

Pour certaines activités, les enseignants ont proposé à leurs élèves d’utiliser le smartphone pour élaborer un support de leur communication scientifique.
Photos étiquetées, clichés annotés et vidéos ont été essentiellement utilisés. De nouvelles contraintes se sont révélées, comme, par exemple, la nécessité d’avoir un esprit de synthèse étant donnée la taille réduite de l’écran, ou le respect de règles spécifiques à ces appareils lors d’une capture vidéo.

Des critères de réussites ont alors été dégagés avec les élèves et ont servi lors de l’évaluation des productions.

Accéder aux ressources

Au même titre que l’ordinateur, le smartphone peut être utilisé pour la recherche de ressources diverses. Si la taille de l’écran ne facilite pas la lecture des pages internet, la disponibilité permanente de l’appareil en fait un outil très pratique.

Plusieurs applications embarquées permettent l’accès à des ressources spécifiques à tout moment, même sur le terrain. Ainsi, grâce à la clé de détermination disponible sur leur appareil mobile, des élèves ont déterminé les espèces d’arbres présentes dans le parc de leur établissement.

L’équipe d’enseignants a fait un grand usage des codes QR pointant vers des compléments d’informations ou vers des activités d’entraînement.

Les élèves ont également appris à réaliser des codes QR qu’ils utilisaient pour communiquer, dans leurs diaporamas, les sources des documents présentés.

Expérimenter

Il est possible de faire des expériences à l’aide du smartphone. Les fonctionnalités de base permettent un accompagnement des manipulations. Par exemple, il est possible de s’en servir comme chronomètre. Les nombreux capteurs équipant les appareils mobiles, associés aux applications que l’on peut installer, transforment le smartphone en véritable appareil de mesure intervenant pleinement dans l’acquisition des données (luxmètre, cardiofréquencemètre…).

Certains fournisseurs de matériel ExAO développent des dispositifs permettant de faire communiquer leurs capteurs avec les smartphones qui servent alors de terminaux pour acquérir et traiter les données.

Augmenter la réalité

Les appareils mobiles mettent la réalité augmentée (ou RA) à portée de main. Plus besoin de dispositifs complexes pour enrichir notre environnement proche d’éléments virtuels. Plusieurs applications utilisant la RA permettent d’effectuer « sur le terrain » des mesures de distances, d’angles ou de surfaces. D’autres ajoutent des informations de géolocalisation sur l’image du réel (boussole, points culminants…).

L’application Aurasma permet non seulement de lire du contenu enrichi sur son appareil mobile, mais aussi de créer et de partager sa propre réalité augmentée. Ainsi, un enseignant peut fournir à ses élèves, sous différentes formes (vidéo, texte explicatif, photographie, schéma…), un complément d’informations qu’ils pourront afficher sur leur smartphone, simplement en survolant certaines parties d’un document qui peut être leur manuel scolaire. Une façon de personnaliser son « manuel numérique ».

Partager et mutualiser

Que cela soit simplement diffuser l’écran des smartphones sur vidéoprojecteur, récupérer les données sur ordinateur ou partager les fichiers sur le cloud, des solutions existent. Compte tenu de la diversité de l’équipement et des contraintes de connexion, ces solutions sont parfois complexes. L’enseignant doit savoir s’adapter aux diverses situations qu’il rencontrera en tenant compte des spécificités de son établissement.

Évaluer

Le smartphone peut participer à l’évaluation.
En mode auto-évaluation, les élèves peuvent installer des applications de « coaching » qui proposent des séquences de révisions et d’entraînement. L’enseignant pourra également personnaliser l’évaluation en construisant ses propres QCM en ligne.

Des solutions, proposées par les constructeurs de TNI, permettent de transformer les smartphones en boîtiers-réponses. Une façon de tester connaissances et compétences à tout moment.

Éduquer à un usage responsable

Bien que l’utilisation des smartphones dans un contexte pédagogique puisse représenter un véritable enrichissement pour l’élève, leur usage en classe fait peur, tant aux enseignants qu’aux parents… et parfois même aux élèves. Les craintes sont de deux ordres. Celles liées à la maîtrise de son (ses) identité(s) numérique(s) et celles liées aux abus de comportement.

Les élèves possèdent un smartphone et sont rarement sensibilisés à un usage responsable de cet appareil qu’ils manipulent au quotidien. Utiliser le smartphone en classe est l’occasion de le faire ! Il ne s’agit pas de dépeindre aux élèves un environnement dangereux, mais de les accompagner dans leur réflexion.

Ainsi on peut les sensibiliser au respect de la législation ainsi que des règles de communication et de savoir vivre en communauté. Ils ont découvert, pour la plupart, les paramètres de réglage leur permettant de limiter les traces qu’ils laissent et d’empêcher la géolocalisiation de leur appareil.

Consulter et s’informer

Très nombreux à utiliser les réseaux sociaux, les élèves ne s’en servent presqu’exclusivement pour rester en contact avec leurs camarades de classe. Une professeure a mis en place un dispositif de veille scientifique, proposant aux élèves chaque semaine de présenter une actualité scientifique qu’ils ont pu suivre sur twitter.

Ainsi, des élèves sont envoyés au tableau avec leur smartphone à la main…

Accèder au dossier complet sur le site de SVT