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« Nos métiers de cadres à l’ère de l’intelligence artificielle »

Retour sur le 1er séminaire de la Région académique Île-de-France

Article mis à jour le 16 octobre 2024

Le 30 septembre 2024, plus de 850 cadres éducatifs se sont réunis dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne pour assister au premier séminaire consacré à l’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur les métiers de cadres au sein de la Région académique Île-de-France. Cet événement marquant, initié par la Drane et la Drasi, avait pour objectif de sensibiliser et d’amorcer une réflexion sur les nouvelles pratiques liées aux transformations engendrées par l’IA.

Ouverture du séminaire par Bernard Beignier, recteur de la Région académique Île-de-France
Description textuelle
Monsieur Bernard Beignier, recteur de la Région académique Île-de-France, ouvre le séminaire.

  Illustration des transformations en cours

L’adoption croissante de l’IA par les cadres

Trois chefs d’établissements partagent leur expérience et leur vision de l’IA dans leur quotidien.

  • Bérengère Courrivault, cheffe d’établissement - Académie de Créteil
  • Geoffrey Deloncle, chef d’établissement - Académie de Versailles
  • Damien Dubreuil, chef d’établissement et référent PERDIR - Académie de Poitiers

Depuis la démocratisation de ChatGPT, l’utilisation des outils d’intelligence artificielle par les cadres se généralise. L’IA permet en effet un gain de temps significatif dans des tâches telles que la rédaction de documents et la création de présentations, permettant ainsi de se concentrer davantage sur les interactions humaines et les réflexions pédagogiques et sociales.

L’IA est principalement utilisée pour la rédaction de textes (courriels, rapports…), la relecture de documents complexes et le résumé de documents longs. Les avancées récentes rendent les outils de plus en plus efficaces avec une amélioration croissante de la qualité des textes générés. L’IA ouvre également la voie à de nouveaux usages comme la création de supports visuels, la rédaction de comptes rendus à partir d’enregistrements audio, l’automatisation du traitement des courriels ou encore la mise en place de bots pour assister les utilisateurs sur des sites d’établissement.

Cependant, des enjeux tels que le respect du RGPD et la personnalisation des outils demeurent cruciaux.

 L’intelligence artificielle au service du pilotage éducatif

Face aux défis actuels auxquels le système éducatif est confronté, il devient crucial pour les cadres de l’éducation de développer une culture partagée autour des pratiques professionnelles émergentes, rendues possibles par l’intelligence artificielle. Cette dernière offre des leviers puissants pour améliorer la gestion, l’accompagnement pédagogique, et les prises de décision stratégiques. Cependant, pour dépasser les controverses et appréhender pleinement son potentiel, il est essentiel de poser des bases solides, en prenant en compte les enjeux éthiques, organisationnels et pédagogiques. Une réflexion collective, portée par les acteurs décisionnels, permettra de construire des repères clairs et de préparer les établissements scolaires à relever ces défis tout en favorisant une gestion éclairée de l’IA.

Perspectives et enjeux de l’IA générative

Julien Roudil, Directeur opérationnel du Campus des métiers et qualifications de l’IA, explore les opportunités ainsi que les défis éthiques, juridiques et environnementaux liés à l’IA générative.

L’intelligence artificielle (IA) représente la capacité des algorithmes à reproduire certaines fonctions cognitives humaines, comme la vision et l’audition, et pourrait un jour inclure d’autres sens. Actuellement, l’IA générative est au cœur des discussions, car elle permet de créer du contenu varié, allant du texte aux images, en passant par des programmes informatiques. Cependant, plusieurs enjeux se posent.

Tout d’abord, il est crucial de s’interroger sur les biais présents dans les bases de données utilisées pour entraîner ces algorithmes, car cela peut influencer la qualité et la véracité des contenus générés. De plus, les algorithmes peuvent parfois produire des ”hallucinations”, rendant nécessaire un esprit critique face à leurs créations. Les questions de droits d’auteur et de propriété intellectuelle sont également préoccupantes. Il est flou de savoir qui détient les droits sur les œuvres générées par l’IA : le développeur de l’algorithme ou l’utilisateur qui a formulé le prompt. Par ailleurs, l’impact environnemental de l’utilisation de ces technologies, notamment en termes d’émissions de CO2, soulève des préoccupations, surtout avec des IA puissantes. Enfin, la gestion des données personnelles utilisées par ces systèmes est un enjeu majeur, car leur destination et leur propriété restent souvent obscures.

En somme, l’IA générative offre des opportunités intéressantes, mais elle nécessite une réflexion approfondie sur ses implications éthiques, environnementales et juridiques.

Dialogue entre pilotage, éthique et formation

Ouvert par Bernard Beignier, recteur de la Région académique Île-de-France, le séminaire sur l’IA en éducation visait à développer une réflexion collective sur trois thématiques clés : le pilotage, l’éthique et la formation à l’ère de l’intelligence artificielle.

Louise Tourret, journaliste et animatrice de l’événement, a orchestré chaque table ronde en présence de spécialistes de renom. Les débats ont permis de croiser les regards d’experts du numérique et du domaine éducatif, offrant une analyse sur les enjeux éthiques et les perspectives d’évolution.


Exploiter l’IA pour le pilotage et la prise de décision

La première table ronde, centrée sur le pilotage et l’IA, a vu intervenir Divina Frau-Meigs, professeure à l’université Sorbonne Nouvelle et Adeline André, IA-IPR de l’académie de Paris. Elles ont présenté les pistes offertes par l’IA pour améliorer le pilotage des établissements, notamment grâce à des outils de gestion avancée, sans négliger les risques encourus.

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Garantir le respect des valeurs morales et éthiques

La deuxième session a abordé les questions éthiques avec Jean-Gabriel Ganascia, président du Comité d’éthique et professeur à la faculté des sciences de Sorbonne Université, ainsi que le colonel Jean-Gabriel Herbinet, représentant de l’armée de Terre. Ils ont discuté des dilemmes éthiques liés à l’usage de l’IA, en particulier en ce qui concerne la protection des données et la transparence des algorithmes.

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S’aider de l’IA dans la formation et l’accompagnement

Enfin, la troisième table ronde s’est concentrée sur les enjeux de formation à l’IA, avec Margarida Romero, professeure des universités, et Son Ly, co-fondateur de Didask. Ils ont exploré comment l’IA peut enrichir les processus d’apprentissage, tout en rappelant l’importance de développer les compétences numériques chez les enseignants et les cadres.

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 Interviews des intervenants

Dans le cadre du séminaire, les six participants aux tables rondes ont partagé leurs points de vue sur les enjeux actuels et futurs de l’IA pour l’école. À travers deux questions clés, on cherche à comprendre pourquoi l’école doit s’emparer des opportunités offertes par l’IA et quelles avancées elle doit anticiper pour se préparer aux défis de demain.

Pourquoi l’école doit-elle se saisir des opportunités de l’IA ?

Quelles sont les avancées de l’IA que l’école doit anticiper ?

 Des outils innovants pour un pilotage optimal

Lors du séminaire, en parallèle des débats, plusieurs démonstrations d’outils numériques ont rythmé l’après-midi, illustrant concrètement les bénéfices potentiels de l’intelligence artificielle dans la gestion des établissements. Trois solutions ont été présentées :

Ces démonstrations en direct ont suscité un vif intérêt parmi les participants. Elles ont permis de concrétiser des usages de l’IA au service de l’éducation.

 Une conclusion tournée vers l’avenir

Pour clore ce séminaire riche en échanges, Erwan Paitel, grand témoin et administrateur de l’État, a proposé une ouverture vers les humanités numériques, rappelant l’importance d’intégrer l’intelligence artificielle dans une réflexion plus large sur l’humain et la technologie. Ce séminaire représente une première étape vers une transformation profonde des métiers de l’éducation, en résonance avec les enjeux numériques de demain.

 Pour aller plus loin :